Un chêne altier s’indignait de son fruit :
De mon ombre, dit-il, je protège la terre ;
Je suis l’arbre du dieu qui lance le tonnerre,
Et voilà ce que j’ai produit !
Ingrat, reprit le gland qui parlait comme un sage,
D’où te vient tant de vanité ?
Dans tes vastes rameaux reconnais mon ouvrage ;
Sans moi tu n’aurais pas été :
J’enfermais dans mon sein ton superbe feuillage.
Toujours sublime en ses moindres décrets,
La nature, qui me destine
A te perpétuer dans le fond des forêts,
Sur ta cime m’élève exprès
Pour mieux te rappeler à ton humble origine.
“Le Chêne”