Charles Aubertin
Historien, critique et professeur de lettres – Le Pot de terre et le Pot de fer
Le Pot de terre et le Pot de fer, de La Fontaine analysées par Charles Aubertin, 1891
- Le Pot de terre et le Pot de fer.
Ésope, f. 295 et 329.
1. Éclats, morceaux. C’est le premier sens de ce mot. Voy. p. 210, n. 1, sur l’étymologie du verbe éclater.
2. Avecque. Voy. p. 168, n. 1.
3. Pots, égaux. Ce sont encore là de ces rimes insuffisantes comme on en trouve souvent dans La Fontaine. Voy. p. 112, n. 2.
4. Que sage, qu’il agirait en sage ; mot à mut : « qu’il ferait ce que fait un sage. » Locution très ancienne dans la langue du moyen Age et dont les plus anciens textes offrent des exemples. Que est ici le pronom conjonctif, en latin quod. « Respont Rollanz : je fereie que fols.» (V.1052.) Rolland répond : j’agirais en fol (facerem quod amens faceret). On lit dans Joinville : il firent mout que saige ils agirent beaucoup en sages (c’est ici le cas sujet pluriel) : illi feeerunt multum quod sapientes fecissent. Voy. Clédat, p. 280, § 700.
5. Débris, ruine, brisement. Le mot débris au singulier signifie les restes d’un vaisseau brisé par la tempête ; il se dit aussi des objets cassés dans une maison : le débris d’un navire, le débris d’une hôtellerie. Au figuré, avec le sens de chute et de ruine, il s’employait autrefois au singulier. Aujourd’hui il ne s’emploie qu’au pluriel.
Et parmi le débris, le ravage et les morts.
À force d’attentats perdre tous mes remords.
(Athalie, 111, m.)
6. D’aventure, par aventure, par hasard. — Voy. p. 103, n. 5.
7. Clopin clopant, du latin populaire cloppus , formé peut-être du grec, synonyme de claudus, boiteux ; de ce mot sont sortis cloper (qui a disparu), clopiner, éclopé. « Le frère est toujours ici, il clopine. » (Mme- de Sévigné, T. V, p. 121.) — Cloppus avait aussi fourni cloppicare d’où est venu clocher, boiter.
8. Hoquet, heurt, choc. — « Obstacle, empêchement, d’après du Gange (voy. son glossaire au moi hoquetas); ou bien plutôt « accroc », en rattachant le mot au picard hoc, hoket, « croc, accroc », d’où hoker, ahoker, accrocher. • (Henri Régnier, T. 1, p. 371.)
9. Treuvint. Voy. p. 143, n. 1.
- Fables de La Fontaine, nouvelle édition revisitée et augmentée… et renfermant un commentaire grammatical et littéraire, une histoire de la fable depuis les origines jusqu’au XVIIe siècle, une étude sur la composition et le style dans les fables de La Fontaine et une vie de l’auteur d’après les plus récents biographes, par M. Charles Aubertin,…1891.