Dans l’arène on faisait combattre
Deux superbes Taureaux, Maint et maint spectateur,
Placé sur un amphithéâtre,
Admirait les hauts faits de ce couple en fureur ;
Vous l’eussiez vu bondir de terre.
L’œil en feu, les naseaux fumants,
L’un et l’autre croisaient leur corne meurtrière,
Et s’entredéchiraient les flancs.
Pendant ce beau combat, dans un coin de l’arène,
Un Escargot, s’émancipant,
Sort de sa coquille, se traîne,
Et droit à nos lutteurs se présente en rampant.
On cria : Place, place au héros de la fête !
Contre ces fiers Taureaux il vient combattre ici.
— Eh ! pourquoi pas ? répond l’impertinente bête,
N’ai-je pas des cornes aussi ?
“Les deux Taureaux et l’escargot”