Au lieu de se taire,
Un beau jour au Thym
La Pariétaire Dit d’un ton malin :
Vrai; c’est grand dommage
Qu’ayant bonne odeur,
Tu sois , par malheur ,
Presque sans feuillage;
Toujours si petit
Qu’on te voit à peine.
Le Thym répondit :
Ne sois pas si vaine:
Je suis, je le voi,
De petite taille ;
Mais du moins je croi
Seul, vaille que vaille.
Que serois-tu. toi,
Sans cette muraille?
A tout éditeur,
Ou commentateur,
Ou bien traducteur
Qui fier , dans la bande;
Se met comme auteur,
Ici , je demande
D’apprendre par cœur
Cette réprimande.
“Pariétaire et le Thym”
- Jean-Espérance-Blandine de Laurencin – 1733 – 1812