Vocabulaire dans la fable:
PROGNÉ, n. pr., employé pour désigner l’hirondelle.
Autrefois Progné , l’hirondelle
De sa demeure s’écarta.
Liv. III, fab.15.
Progné me vient enlever les morceaux;
Caracolant, frisant l’air et les eaux.
Elle me prend mes mouches à ma porte :
Liv. X, fab. 7.
Le nom de Progné, pour désigner l’hirondelle, n’a pas fait la même fortune que celui de Philomèle, adopté par tous les poètes anciens et modernes comme nom appellatif du rossignol.
On sait que Pragné, fille de Pandion, roi d’Athènes, avait épousé Térée, roi de Thrace. Celui-ci ayant violé Philomèle autre fille de Pandion, à laquelle il arracha ensuite la langue. Philomèle fit connaître son malheur à sa sœur au moyen d’une broderie qu’elle lui envoya. Les deux sœurs se concertèrent et punirent le crime de Térée par un crime non moins atroce. Elles tuèrent Itys, fils de Térée et de Progné, et en firent servir dans un festin les membres à son père. Térée entra en fureur dès qu’il eut reconnu cette atrocité, à la vue de la tête de son fils. Il tira son épée pour tuer Progné et Philomèle; mais les deux coupables échappèrent à sa fureur. Progné fut métamorphosée en hirondelle , Philomèle en rossignol, et Itys en faisan. Voy. Ovide, Metam., lib. VI. — Meurcius, de Reg. Athen. (règne de Pandion), etc., etc.
“Progné, l’Hirondelle”
(Théodore Lorin, 1852)