La Fable est une glace pure
Où, par de fidèles tableaux,
Les fraîches fleurs, les animaux,
Tous les êtres de la nature,
Sans amertume et sans injure,
Nous instruisent de nos défauts.
Mirons-nous-y sans défiance ;
Reconnaissons la vérité,
Et qu’une sotte vanité
Ne craigne ici nulle imprudence.
Chacun, dans ce discret miroir,
En reconnaissant son image,
Ne laisse rien apercevoir
De la laideur de son visage.
Ma glace est faite pour le cœur,
Et, pour t’y mieux peindre, Lecteur
J’ai souvent, sans art et sans feinte,
En dépit de ma vanité,
Ici laissé ma propre empreinte,
En traits pleins de sévérité.
“Prologue”