Éliphas Lévi, né Alphonse-Louis Constant le 8 février 1810 à Paris, et mourut le 31 mai 1875, est un ecclésiastique français et une grande figure de l’occultisme.
FABLES:
- Le Poète et la Cigale
- Le Loup pris au piège
- Le vieux Rat et le Raton
- Le Montagnard et l’Homme de la vallée
- Le Cheval et le Boeuf
– Fables et symboles par Eliphas Lévi – Paris 1862.
Préface (extraits) :
….La Fontaine et Florian ont écrit des fables qui ne sont pas des symboles, parce que leurs allégories se bornent à la simplicité d’un seul sens. Dans sa fable de la Cigale et de la Fourmi, le grand fabuliste français n’a pas songé à la Cigale hiéroglyphique, symbole de la spiritualité et de la vie divine; il ne voit dans, sa maigre chanteuse que la légèreté imprévoyante qui reçoit de l’avarice travailleuse une rude et trop tardive leçon. On comprendra en lisant notre première fable; qu’en élevant les types de la Cigale et de la Fourmi à la hauteur du symbole, nous n’avons pas prétendu réhabiliter la Cigale de la Fontaine, mais bien faire prévaloir les généreuses abnégations de l’esprit enthousiaste du beau, sur les mesquines et égoïstes prévoyances de la prudence matérielle.
Les fables de la Fontaine représentent la philosophie des instincts. C’est le Sauve qui peut général du vieux monde. Suivant lui, ia raison du plus fort est toujours la meilleure; mais le bonhomme ne devine pas que le plus fort devant les lois éternelles de la Providence, c’est en définitive le plus juste, et que l’agneau doit triompher du loup qui le dévore.
Quelle différence y a-t-il entre l’agneau allégorique de la fable de la Fontaine et l’agneau également allégorique qu’on figure sur nos autels? L’un représente la faiblesse toujours vaincue, l’autre la douceur définitivement victorieuse. L’un est une pauvre bête lâchement opprimée, l’autre est un Homme-Dieu généreusement sacrifié; l’un est l’esclavage sans espérance du vieux monde, l’autre est la rédemption du monde chrétien.
La morale de la Fontaine est donc celle des instincts. Elle est essentiellement naturelle et ne s’élève guère jusqu’aux aspirations divines. C’est, si l’on peut parler ainsi, la comédie animale de l’humanité Cette comédie se termine par une aspiration mélancolique à la retraite et au recueillement dans la belle fable du Juge arbitre, de l’Hospitalier et du Solitaire. Nous reprenons l’œuvre où il l’a laissée et les animaux allégoriques, humanisés par lui, spiritualisés par nous, deviennent pour nous des symboles.
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