J. L. Boucher-Renou, Instituteur communal à Lavardin – (Loir-et-Cher) , ancien élève de l’École Normale de Blois. J. L. Boucher-Renou né en 18?? décédé en 1???.
FABLES :
- La Jeune Souris
- Le Chat et les Écoliers
- Les deux Chiens et le vieux Mouton
- Le jeune Homme et le Vieillard
Dédicace :
Aux Instituteurs du département de Loir-et-Cher ;
Aux Éducateurs de la jeunesse;
Hommage des loisirs d’un de leurs confrères.
Préface :
Le Maître de l’apologue, à” propos d’un lièvre, a dit : « Car que faire en un “gîte, à moins que l’on ne songe? » Peut-être parmi le petit nombre de mes lecteurs, s’en trouvera-t-il un qui, après avoir parcouru ce Recueil, s’écriera avec tout le monde : c’est faible, mais ajoutera tout bas : pour l’instituteur campagnard, que faire des heures de ses rares loisirs,-s’il ne chante ou ne rime? Seul au milieu des prairies ou des bois, seul encore au milieu de ces braves auxquels il ne peut demander que du respect en retour de l’affection qu’il prodigue à .leurs enfants ; seul, dis-je, et fatigué de sa solitude, il saisira ses pipaux. A force de répéter les chants des maîtres de l’art, il se prendra à fredonner quelques notes de son cru.
Ceci ne veut pas dire que nos campagnes encore un peu franques ou gauloises comptent autant de bardes que d’instituteurs.
J’ose seulement affirmer que sur dix, nous sommes neuf qui faisons de la poésie ou de la la musique. Beaucoup en rendent aux deux sœurs; mais pour la plupart d’entre nous, ce culte est sans témoins, et ses hymnes n’ont point d’échos dans le monde.
Si cette phalange de quarante mille intelligences produisait au grand jour tout ce qu’elle pense et chante chaque année, pendant les cent jours de liberté qui lui sont accordés , le ciel en serait obscurci.
Qui oserait dire que cette masse sans cesse agitée ne recèle aucune étincelle du feu sacré?
…
Quoiqu’il en soit du sentiment qui m’a fait agir , je suppose .que le public , en dépit de la faiblesse de cet essai, l’accueille avec indulgence , mes collègues me sauront “quelque gré d’une initiative qui encouragera de plus capables que moi à se présenter dans la carrière. Il en résultera de l’honneur pour nous et un profit intellectuel pour la société.
J’ose donc compter sur l’appui de mes confrères pour m’aider à conquérir l’indulgence de mes concitoyens.
- Poésies diverses – Blois 1855.