Babrius ou Babrias, poète fabuliste grec d’une époque inconnue, probablement du 2e. au 3e. siècle de l’ère chrétienne. Babrius aurait vécu en Syrie. C’est une destinées étrange que celle de la collection connue sous le nom de Fables d’Ésope; on ignore à quelle époque précise commencèrent à circuler ces petits apologues, et dans quel siècle ils reçurent pour la première fois une forme poétique. De tous les auteurs grecs qui dans l’antiquité classique, rédigèrent avec quelque talent, soit en vers, soit en prose, les fables attribuées par la tradition au vieil Esope, pas un jusqu’ici n’avait pu être retrouvé. Les paraphrases et les abrégés écrite durant le moyen âge semblaient avoir seuls survécu. Toutefois, dans l’informe recueil d’apologues en prose qui de cent quarante-quatre pièces s’était élevé, par des découvertes successives, à près de cinq cents pièces, on distinguait ça et là une rédaction plus élégante, et même des traces d’une ancienne et savante versification; je ne parle pas des fables réduites en quatrains par le moine Ignatius Magister au neuvième siècle, et qui paraissent avoir joui longtemps d’une véritable popularité. Mais certains manuscrits, surtout celui de la bibliothèque Bodléienne que Tyrhwitt a signalé, n’offraient souvent qu’une copie altérée, sous forme prosaïque, des ïambes de Babrius ou Babrias, poète déjà connu, par les citations des grammairiens, comme un des plus habiles rédacteurs de fables ésopiques. Avec ces secours, une critique hardie, mais peut-être légitime, nous avait restitué vingt fables complètes en vers scazons, d’une assez bonne facture, sauf quelques erreurs inévitables dans un pareil travail de restauration . C’est là qu’en étaient nos études et nos connaissances sur les fabulistes grecs, quand M. Minoïde Mynas, envoyé en Grèce, avec une mission de recherches philologiques et littéraires, par M. Villemain, ministre de l’instruction publique, découvrit au monastère de Sainte-Laure, dans le mont Àthos, et en rapporta un recueil de fables en vers scazons, qne le manuscrit attribuait a un certain Balebrius. Ce recueil fut bientôt après publié, avec une traduction latine et un commentaire, par notre grand helléniste M. Boissonade qui s’était déjà occupé de Babrius, et qui avait publié en 1813 une notice élégante sur ce personnage, dans le Journal de l’ Empire.
FABLES :
- Prooemium
- Sagittarius et Leo
- Agricola qui Bidentem Amiserat
- Caprarius et capra
- Piscator et Piscis
- Pulli Gallinacei
- Piscator et Pisciculus
- Equus et Asinus
- Arabs et Camelus
- Piscator Tibicen
- Ancilla et Venus
- Homo et Vulpes
- BABRII FABVLAE lAMBICAE CXXIII – FR. BOISSONADE – MDCCCXLIV –
Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours. De Hoefer , J.n C. Ferdinand Hoefer, Firmin-Didot. Tome III. (1860)
Notice sur la vie de Babrius :
C’est par conjecture qu’on fait vivre Babrius au commencement du IIIe siècle de notre ère. On suppose que le roi Alexandre, père de ce jeune Branchus à qui le poète a dédié son recueil, est l’empereur Alexandre Sévère, assassiné en l’an 235, à l’âge de vingt-six ans. On suppose aussi que Babrius était un Romain et non pas un Grec, à cause de la forme latine de son nom, Valérius Babrius. Quelques latinismes, qu’il a laissés échapper çà et là, semblent appuyer cette dernière conjecture. Mais on ignore véritablement l’époque où vivait Babrius. Julien est le premier auteur qui ait cité son nom. Peut-être le roi Alexandre et son fils Branchus n’ont-ils rien de commun avec la maison des princes syriens ; peut-être Babrius a-t-il écrit dans le IIeme. ou dans le Ier. siècle de notre ère ; et il n’est pas même prouvé que certains critiques aient absolument eu tort d’en faire un contemporain d’Auguste.
Histoire de la littérature grecque par Pierre Alexis Pierron professeur au lycée Saint-Louis -1857. (extraits)