Jean de La Fontaine
Poète, moraliste et fabuliste XVIIº – La Cigale et Fourmi
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau*.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’Oût, foi d’animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut*.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
– Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
– Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.
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Autres analyses :
- La Cigale et la Fourmi, analysée par Clodomir Rouzé
- La Cigale et la Fourmi, analysée par Louis Moland
- Commentaires et analyses de MNS Guillon
- La Cigale et la Fourmi , par Henri de Regnier
- La Cigale et la Fourmi analysée par A. de Closset
- La Cigale et la Fourmi par A. de Courcy
Commentaires de Chamfort – 1796.

La Cigale et la Fourmi.
Cette fable est une des plus faibles de La Fontaine. Elle n’est très-citée que parce qu’elle est la première. La fourmi qui paiera l’intérêt et le principal. Je chantais, eh bien dansez maintenant. La brièveté la plus concise vaudrait mieux que ces prétendus ornements.
V. 15. La fourmi n’est pas prêteuse ; C’est là son moindre défaut.
Il y a là une équivoque, on plutôt une vraie faute. La Fontaine veut dire que d’être prêteuse est son moindre défaut, pour faire entendre qu’elle ne l’est pas , et on peut croire qu’il dit que de n’être pas prêteuse est son moindre défaut, c’est-à-dire qu’elle a de bien plus grands défauts que de ne pas prêter. (La Cigale et Fourmi )
Fables de La Fontaine analysées par MNS Guillon, 1803
(1) Bise, vent de nord, qui annonce le froid de l’hiver. Clément Marot avoit dit:
D’autre costé j’oy (j’entends) la bise arriver, qui en soufflant me prononce l’hiver.
(Eglog. au Roi, C.I pag. 32).
(2) Quelque grain au singulier. La Cigale n’en demande point une grande quantité ; il ne lui en faut pas plusieurs. _ Encore, si c’étoit un don ! mais non : ce n’est rien qu’un simple prêt qu’on ne refuseroit pas à une étrangère, à plus forte raison à sa voisine. Aura-t-elle le courage de la laisser mourir de faim ? …Lire la suite…
La Cigale et la Fourmi (1), par Henri de Regnier.
Esope (2), fab. 134; fab. 244, (Coray, p. 75 et 76, p. 161, p. 334 et 335). — Aphthonius, fab. I, Fabula Cicadarum et Formicarum, instigans adolescentes ad laborem. — Avianus , fab. 34, Formica et Cicada. — Romulus, livre IV,fab. 19, Formica et Cicada. — Marie de France, fab. 19, d’un Gresillon et d’un Fromi. — Haudent, 1ere. partie, fab. 181, d’un Fourmy et d’un Criquet. — Gilles Corrozet, fab. 99, des Formis et de la Cigalle ou Grillon — Le Noble, fab. 3, de la Cigale et de la Fourmi. L’économie. Mythologia œsopica Neveleti, p. 197, p. 286, p. 322, p. 378, p. 479. Cette fable a été reproduite dans le Recueil de poésies chrétiennes et diverses, tome III, p. 359 ( au lieu de la page 363, par suite d’une erreur de pagination).
L’idée première et la morale de cet apologue est déjà, comme l’on sait, dans le Livre des Proverbes (chapitre VI, versets 6-8). Seulement, au lieu de la Cigale, Salomon conduit auprès de la Fourmi l’homme paresseux en personne …Lire la suite…