Charles Richet – Charles Robert Richet né 26 août 1850 à Paris et décédé le 3 décembre 1935. Physiologiste français, lauréat du prix Nobel de médecine de 1913 pour la description de l’anaphylaxie.
Il est le fils de l’anatomiste et chirurgien Alfred-Louis-Dominique Richet (1816-1891).
FABLES :
- L’Enfant et le Petit Chien
- L’Âne
- Le Corbeau et le Perroquet
- L’Homme et le Caillou
- La Fourmi et la Cigale
- L’Abeille et le Lézard
- Le Lapin et le Savant
- Les deux Marins
- La Perdrix et le Hiboux
- Le Cerf
Il a écrit quelques fables pour ses fils dont voici un extrait du prologue :
A mes Fils.
Mon fils, si par hasard quelque vieillard très vieux
Était un soir, par toi, rencontré sur ta route,
Penchant sa tête lasse, et portant en ses yeux
Les voiles précurseurs de l’ombre qu’il redoute,
Ne sois pas trop cruel pour sa faiblesse, enfant.
Il n’est pas généreux d’être aussi triomphant,
Et de passer, superbe et hautain, sans rien dire,
Sans faire au pauvre aïeul l’aumône d’un sourire.
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- Charles Richet – “Pour les grands et les petits” – Fables. Paris 1891.
Préface de Sully Prudhomme de l’Académie Française.
Mon cher Ami,
Quand j’ai reçu les épreuves du recueil de fables dont vous m’offriez gracieusement la primeur, j’ai hésité à en. ouvrir l’enveloppe; je vous l’avoue sans embarras, car c’était un bon mouvement. Les rimeurs de profession ressentent, d’ordinaire, un plaisir peu généreux à surprendre en flagrant délit d’aspiration poétique les hommes de science que leurs travaux enchaînent au commerce de la réalité. Il semble que la Muse sourie avec perfidie à ces recrues insolites, comme une grande coquette s’amuse des soupirants austères égarés parmi les familiers de sa cour. Cet instinctif hommage des profanes à la déesse éveille chez ses prêtres une fierté maligne. Mais j’éprouvais un sentiment meilleur, une inquiétude compatissante : je craignais pour vous et pour la physiologie, dont la Faculté de Médecine vous a confié l’enseignement. Je savais trop par expérience les ravages que peut causer dans une honnête existence l’amour intempestif de la poésie. N’est-ce point cette fureur qui m’a fait, dès mes premiers pas dans le monde, déserter successivement plusieurs carrières sérieuses et, en dernier lieu, celle du notariat ? Songeant combien votre fidélité aux sciences qui combattent la mort est plus utile encore à l’espèce humaine que la persévérance d’un cinquième clerc à libeller des certificats de vie, j’ai frémi de votre imprudence. …la suite…