Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort
Poète, et moraliste et fabuliste XVIIIº
Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort, écrivain et moraliste français. Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort est né en 1741, près de Clermont en Auvergne. Né d’un père inconnu, fit ses études comme boursier au collège des Grassins à Paris, et remporta les premiers prix de l’Université et plusieurs autres prix de poésie à l’Académie.
Il fut même lecteur de Madame Elisabeth sœur du roi, en 1789. Écrivain brillant, très apprécié surtout pour ses ouvrages et ses pièces de théâtre. En 1781, il fut élu à l’Académie française.
Il fut emprisonné aux Madelonnettes avec son neveu, l’abbé Bathélemy pour avoir dénoncé la Terreur, il est libéré quelques jours après. Mais menacé d’un nouvel emprisonnement, il essaya de se suicider. En vain. Après s’être mutilé gravement il fut sauver par les médecins. Il finit par mourir en avril 1794 suite à une humeur dartreuse. Drôle de fin pour un écrivain de cet envergure.
Chamfort, d’une voix ferme, dicta aux autres une déclaration ainsi conçue
” Moi, Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort, déclare avoir voulu mourir en homme libre, plutôt que d’être reconduit en esclave dans une maison d’arrêt ; déclare que, si par violence on s’obstinoit à m’y traîner dans l’état où je suis, il me reste assez de force pour achever ce que j’ai commencé. Je suis un homme libre ; jamais on ne me fera rentrer vivant dans une prison.”
Fables
Épigramme
Fables analysées
- Le Chêne et le Roseau
- Les Animaux malades de la peste
- Les Devineresses
- Le Lion
- Les Dieux voulant instruire un fils de Jupiter
- Le Fermier, le Chien, et le Renard
- Le Vieillard et les trois jeunes Hommes
- Le Milan, le Roi et le Chasseur
- Le Corbeau, la Gazelle, la Tortue, et le Rat
- Daphnis et Alcimadure
Son œuvre la plus célèbre fut
Maximes et Pensées, caractères et anecdotes, publiée par son ami Louis Guiguené. Mais un autre chef-d’œuvre fut son “Éloge à La Fontaine” pour lequel il obtint, face à Laharpe, le prix de l’Académie de Marseille. Cet éloge deviendra l’une des critiques littéraires la plus remarquable.
Notes sur les fables de La Fontaine par Chamfort.
- Presque toutes les fables de La Fontaine ont été notées par Chamfort.
En conclusion, voici ce qu’il dit des fables de La Fontaine
“Après cet examen, qu’il était aisé de rendre plus exact et plus sévère, il se présente naturellement quelques réflexions. On a pu être étonné de la multitude de fautes qui se trouvent dans un écrivain si justement célèbre. Je ne parle point de celles qui ne concernent point la langue, la versification, etc… Je n’insiste que sur celles qui intéressent la morale, objet beaucoup plus important. On a pu remarquer quelques fables dont la morale est évidemment mauvaise ; un plus grand nombre dont la morale est vague, indéterminée, sujette à discussion ; enfin quelques autres qui sont entièrement contradictoires. On voit, par cet exemple, quelle attention il faut porter dans sa lecture pour ne point admettre de fausses idées dans son esprit ; et s’il s’en est glisse plusieurs dans un livre qui entre dans notre éducation , comme un des meilleurs qui aient jamais été faits, qu’on juge de celles que nous recevrons par un grand nombre de livres inférieurs à celui-ci.
Que faire donc ? Je l’ai déjà dit. Ne point lire légèrement, ne point être la dupe des grands noms, ni des écrivains les plus célèbres ; former son jugement par l’habitude de réfléchir. Mais c’est recommencer son éducation. Il est vrai, et c’est ce qu’il faudra faire constamment, jusqu’à ce que l’éducation ordinaire soit devenue meilleure, réforme qui ne parait pas prochaine.”
Éloge à La Fontaine
Le plus modeste des écrivains, La Fontaine, à lui-même, sans le savoir, fait son éloge, et presque son apothéose, lorsqu’il a dit que,
Si l’apologue est un présent des hommes,
Celui qui nous l’a fait mérite des autels.
C’est lui qui a fait ce présent à l’Europe ; et c’est vous, messieurs, qui, dans ce concours solennel, allez, pour ainsi dire, élever en son honneur l’autel que lui donnait notre reconnaissance. Il semble qu’il vous soit réservé d’acquitter la nation envers deux de ses plus grands poètes , ses deux poètes les plus aimables.